La ville de Chicago a traversé aujourd’hui une épreuve difficile, tout le monde se souviendra de ce tragique 03 Février 2016, c’est à 14h27 que cette journée pourtant ensoleillée avait commencé à s’assombrir pour devenir l’un des jours les plus noirs de notre histoire. Quatre ans que la Mairie est en pourparlers de l’agrandissement de l’université de Chicago, plus d’un an et demi que les travaux avaient enfin commencé et aujourd’hui était l’inauguration de ce magnifique travail. Une journée de fête pour les étudiants, mais aussi pour les habitants présents pour écouter le discours de Monsieur le Maire, voir tout le gratin politique présent sur place afin de gagner des voix supplémentaires pour les prochaines élections.
Une fête qui aura été de courte durée, puisqu'une alerte incendie est rapidement venu semer le désordre sur les lieux, obligeant l'ensemble des personnes présentes à se rendre vers le gymnase, le complexe sportif bien éloigné de la zone de danger. Qui aurait pu prévoir la suite des événements ? Qui aurait pu deviner qu'à peine 9 minutes après l'alerte incendie, une bombe exploserait à quelques mètres du complexe sportif, qui aurait pu penser un seul instant que dans les couloirs de l'université se trouvait deux terroristes armées en train de tirer sur les habitants devant eux, absolument personne. Si malheureusement cette intervention est venue 136 vies trop tard, nous ne pouvons que signaler le magnifique travail de la police en ce 03 Février 2016, qui malgré un long processus de mise en place pour ne pas agir dans la précipitation, a réussi à abattre les deux tireurs. Les démineurs viennent tout juste de terminer l'inspection des lieux, ne trouvant aucune autre bombe dans l'université, mais le mal est déjà fait, la ville est déjà touchée.
A l’hôpital c’est la cohue, les médecins urgentistes court d’un box à l’autre, les ambulances arrivent les unes après les autres, nous ne sommes plus au Chicago Medical Center, mais sur un champ de bataille. Dans le lot, il y a une interne en première année complètement désemparée, incapable de réagir, de faire quoi que ce soit tellement ce qu’elle voit est inhumain. « Et s’il n’y avait plus de Saints ? Et si Mère Theresa, Gandhi, Saint François étaient justes… N’existaient pas ? » Son regard est rempli de peur, de tristesse et il se tourne vers le médecin à côté d’elle, plus précisément, le chef du service psychiatrie qui ne peut qu’observer les dégâts de cette journée. « Qui sait ? En tant que psy, je suis censé te dire qu’on projette des qualités de saint sur les autres, car on en a besoin. Ça nous donne de l’espoir, de la sécurité. Mais ce que je sais : peu importe ce que ces gens sont ou non, ils comprennent le pouvoir d’un simple acte de bonté humaine. » « J’essaye de savoir en quoi croire à cet instant. » « Aucune idée, parfois je me dis que les preuves sont autour de nous. » Ces paroles, sont les paroles d’un homme sage, un homme sage et pourtant tout autant perdu que le reste de la ville, mais il ne veut pas perdre espoir, il veut continuer à y croire, croire que les Saints existent, peut-être pas de la façon dont on le pense au fond de nous-mêmes. Lui préférait regarder autour, voir les médecins se précipiter vers les blessés pour leurs apporter les secours dont-ils avaient besoin, voir les ambulanciers passer les portes des urgences après avoir attribué les gestes de premiers secours aux victimes.
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