[HOT] Un lourd silence (PV derek)

Un lourd silence

Nous devions être en fin d'après-midi et, n'ayant pas de boulot important qui nécessite de rester au poste pour l'instant, j'étais sur le chemin pour rentrer chez moi. Je m'étais changé juste avant de partir, je n'allais pas non plus revenir en uniforme. Ce dernier devait giser sur la banquette arrière ou bien dans le coffre, je n'en savais trop rien j'étais parti assez vite, voulant profiter de la fin de cette journée.

Dans la Camaro, je ruminais les derniers événements passés. Mais surtout le fait de m'être fait découvert au lit avec un homme par mon petit frère Cameron et son meilleur ami Stiles. Putain de merde, ils étaient pas censés être là ni rentrer dans ma chambre ce jour-là ! J'avais bien pris la précaution d'emmener mon ami à la maison, sachant qu'il n'y aurait ni mes parents ni Cameron ou bien Stiles, mais voilà que les deux zigotos étaient tombés sur moi et mon rencard – amant ou plan cul, comme vous préférez – en plein acte sexuel. Le mec était vraiment gêné d'avoir été surpris en train de...oui bon bref je l'ai renvoyé chez lui en m'excusant et en lui disant qu'on pourrait se boire un verre un de ces quatre avant d'engueuler Cameron et Stiles d'être entré dans ma chambre sans demander. Sauf que, bizarrement, Cameron était lui aussi atrocement gêné alors que Stiles était furieux contre moi. Je ne savais absolument pas ce qui lui avait pris ce soir-là et depuis il m'évite. Ça fait bien une semaine d'ailleurs et je ne comprends toujours pas pourquoi il a cette attitude à mon égard.

Bon bref, ce n'est pas le moment de se rappeler de tout ça, ça ne fait que m'énerver de plus belle. Je roulais donc vers l'entrée de la villa. Le portail gigantesque s'ouvra grâce à ma commande électrique et je me garais ensuite dans l'allée. Je savais qu'il y avait déjà la voiture de mon père dans le garage alors je préférais laisser la mienne dehors. Je prenais mon uniforme et, en levant les yeux, je me rendais compte qu'une ombre mouvante filtrait depuis la fenêtre d'une des chambres d'amis. Mes parents ? Impossible, ils sont encore au travail. Cameron ? Impossible aussi, il révise chez une amie. Qui cela peut-il bien être ? Un voleur ? Il fallait que j'aille voir. Prudent, j'ouvrais doucement la porte de l'entrée et me dirigeais en douceur vers ma chambre. Je choppais une batte de baseball près de mon armoire et marchait à pas légers vers la porte. Soudain, celle-ci s'ouvrit à la volée et je faillis démarrer mon mouvement pour balancer la batte vers l'inconnu avant de reconnaître Stiles. Je laissais tomber le bout de l'objet à mes pieds en laissant redescendre la pression. Celui-ci se baladait tranquillement en jean, le torse à l'air et des affaires de toilettes dans les mains. Il allait sûrement à la douche. Enfin bref, là n'est pas la question !

« - Putain Stiles...soufflais-je pour reprendre ma respiration avant d'élever un peu la voix. J'ai failli te latter la tronche avec ma batte abruti ! Qu'est-ce que tu fous là ?! Criais-je. »

Un peu plus et je le défigurais pour le reste de sa vie. Il a de la chance que je me sois arrêté avant, sinon bonjour la chirurgie pour réparer le nez cassé et les quelques dents perdues.

acidbrain

Un lourd silence

Je respirais vite, je haletais presque. Un peu plus et je lui refaisais la tête. Heureusement, il s'est reculé et je n'ai pas entamé le mouvement pour le frapper. Mais, même à sa voix, je savais que c'était lui. Cette voix énervante et tellement méprisante comme si c'était moi le fautif. Je soupirais de nouveau avant de le fixer et de baisser un peu le ton de mes paroles pour moins crier. Le pire c'est qu'il répondait pour l'instant à mes questions avec d'autres questions.

« - Je t'ai pris pour un voleur, heureusement que ce n'est pas le cas sinon je t'aurais défiguré... Nop. Ce soir je suis rentré plus tôt, j'ai pas de dossiers importants qui m'attendent sur mon bureau...et puis attends tu me reproches d'être revenu plus tôt là ou c'est moi ? Répliquais-je froidement en haussant un sourcil. »

Je savais qu'il m'évitait et apparemment cela n'avait pas l'air de lui plaire que je sois CHEZ MOI plus tôt que d'habitude. Non mais il a quand même le toupet de me reprocher de ne pas encore être au travail ! Rah putain ça me mettait les nerfs en pelote, il se prenait pour qui sérieusement ? Il fait en sorte de ne pas me croiser pendant une semaine et après il m'engueule ? Il va même jusqu'à s'énerver tout seul alors que j'ai juste failli le frapper avec une batte – si c'est bien ça la raison de son énervement –. Franchement, je ne le comprends pas et ça m'énerve plus que tout. Il avait l'air tellement énervé que, reprenant sa route, il me poussa même contre le mur pour pouvoir passer. Non mais qu'est-ce qui lui prenait tout à coup ? Je le suivais du regard avant de marcher sur ses talons. Et maintenant il me reprochait de ne pas écouter ? Évidemment que je ne savais pas pourquoi il était là, j'avais travaillé toute la semaine et n'avait pas vraiment eu le temps d'écouter ce qu'avait à dire mes parents ou bien mon frère.

« - Excuse-moi de travailler monsieur l'étudiant ! J'ai autre chose à foutre que d'écouter mes parents blablater sur des sujets qui ne m'intéresse pas, dis-je calmement, les sourcils quand même froncés. »

Si ça continuait dans cette direction, j'allais moi aussi m'énerver sans aucune raison. Enfin si, il y a bien une raison : Stiles s'énerve après moi pour rien, je ne comprends pas et je m'énerve aussi. Stiles, lui, se dirigeait hâtivement vers la salle de bains, toujours ses affaires de rechange et de toilette en main. Mes yeux se posèrent alors sur un tatouage de loup qui ornait son dos. C'est bizarre...je crois bien que je ne l'ai jamais vu avant aujourd'hui. Alors lui aussi il aime le loup... ? Ouais bon c'est pas le sujet principal je m'égare là ! Je le suivais donc jusqu'à l'une des salles de bain de l'étage et me postais dans l'encadrement de la porte en le regardant faire. Je ne savais même pas pourquoi je l'avais suivi, sûrement pour savoir la raison qui fait qu'il est en colère ? Je l'observais même ruminer tout seul en haussant un sourcil alors qu'il était aussi en train de placer ses affaires sur l'évier, à portée de mains, avant qu'il ne retire son jean pour se retrouver en boxer Batman. Wow, je ne sais pas ce que sont ses délires avec les boxers DC Comics mais il a l'air d'aimer ça, c'est pas la première fois que je le vois avec ce genre de boxer. Je reluquais alors son boxer en me demandant combien il en avait...oh attendez, je ne suis pas en train de mater son cul quand même ? Faut vraiment que j'arrête de penser à ce genre de chose. Je secouais alors la tête machinalement avant de relever les yeux vers Stiles qui me fixait dans le miroir en face de moi.

« - Rien, commençais-je par dire froidement avant d'entendre la deuxième partie de sa phrase qui me mit en rogne. T'as pas fini de remettre cette histoire sur le tapis non ? Je suis bi' et alors, ça te pose un problème ? Putain...tu me les brise sérieux Stiles, soupirais-je avant de lui tourner le dos et partir brusquement tellement j'étais énervé. »

Qu'est-ce qu'il avait à toujours parler de ça ? Mais il fallait qu'il change de disque sérieusement, il a quoi avec le fait que je sois bi' et que, oui, j'ai fait l'amour avec un mec CHEZ MOI, encore une fois. Ça m'énerve. Il m'énerve ! Pour me calmer, je descendis les escaliers et entrepris de me faire un truc à manger. Un plat cuisiné à faire réchauffer au micro-ondes ou bien des pâtes japonaises feront l'affaire. En fait, j'avais tellement faim que je fis même les deux. Je me mis alors à table en mangeant et en ruminant aussi. J’essayais d'abord de penser à mes chiens pour me calmer, me demandant où ils étaient, s'ils avaient bien mangé, etc. Avant de dériver sur un sujet plus...étrange sans m'en rendre compte. Je me remémorais ce soir là où j'avais couché avec ce mec – c'est quoi son nom déjà ? – et, bizarrement, je me souvenais qu'il ressemblait légèrement à Stiles. Coïncidence ? Je n'en sais rien, mais il ne fallait pas que je pense à ce genre de choses...sauf que, dans ma tête, au lieu d'y avoir ce mec c'était Stiles qui se trouvait à sa place, avec ce beau tatouage dans le dos. Merde, merde, pas maintenant...pourquoi j'ai pensé à ça moi aussi ? Merde..trop tard... ! Gêné par ce à quoi je venais de penser, je pliais rapidement une jambe sur l'autre pour cacher mon entrejambe. Je continuais à manger mais j'étais un peu tendu maintenant. Pitié...que Stiles ne descende pas et qu'il reste là-haut ! De toute façon, je ne voulais pas le voir. Il m'avait trop énervé.
Merde, ils sont où les toilettes les plus proches déjà?

acidbrain

Un lourd silence

Comment pouvait-il me reprocher d'être chez moi et surtout d'être rentré plus tôt pour prendre du bon temps ? Non mais j'y crois pas, quel culot ! Oh, et puis qu'il aille se faire foutre j'en ai ras le cul moi...

« - Excuse-moi, encore une fois, d'être chez moi ! Et puis la batte serait un bon moyen de te faire fermer ta gueule ! »

Ça y est, le sang commençait à me monter au cerveau. Je le suivais jusqu'à la salle de bain et continuais à débattre sur un sujet aussi débile qu'inintéressant.

« - Oh joues pas les martyrs avec moi ! »

Pourquoi il disait ça ? Je n'avais aucunement l'intention de le blesser à propos de ses parents... Il a dû mal comprendre le fond de mes pensées mais après tout, je m'en fous. Il commençait à me gonfler avec ses conneries. Réellement, mais pourquoi il réagissait de cette façon ? C'est bon, c'était juste un plan cul, rien de plus. En quoi ça pouvait bien le gêner ?

« - Et alors, c'est quoi le problème encore une fois ? Que je sois hétéro ou bi', ça ne change rien du tout ! Ouais allez salut... »

Descendu au rez-de-chaussée, je mangeais tranquillement à table sauf que des pensées malsaines envahirent mon esprit. Et pas des plus fines ! Le problème c'est que...et bien...ça a créé un problème sur moi cette fois. Et pas des moindres encore une fois. C'était gênant. Vraiment très gênant. Mais je ne laissais rien paraître, car je savais que je pourrais aller faire un tour aux toilettes très vite. Sauf que, sans que je m'y attende, Stiles descendit simplement vêtu d'une serviette jusqu'à la cuisine et se dirigea vers le frigo. J'eus l'impression qu'il ne m'avait pas vu, mais ça me rendait encore plus mal à l'aise en vue de ce qu'il se passait déjà plus bas. Je le fixais et, à un moment, j'ai comme cru voir ses lèvres se mouver dans un mouvement muet. Puis, quelques secondes après, il se tourna vers moi, le regard noir alors que j'étais en train de mâchouiller sûrement un bout de pâte. Je haussais un sourcil à sa méprisante question, peut-être toujours aussi légèrement gêné. Je resserrais d'ailleurs mes jambes l'une contre l'autre pour qu'il ne remarque rien.

« - J'ai rien dit, dis-je avant de me remettre à manger de plus belle. »

Cependant, j'avais l'impression de le voir un peu partir de l’œil. Il se tint même à la table de travail en fermant les yeux et je voyais bien à sa respiration étrange que ça n'allait pas. Je le regardais glisser le long du meuble jusqu'au sol en se tenant la tête. Curieux et penchant légèrement la tête sur le côté en me redressant pour essayer de l'apercevoir, j'oubliais que j'avais toujours mon problème hormonal si l'on peut dire ça comme ça.

« - Wow, qu'est-ce que tu nous fais là ? »

Je l'entendais respirer avec des intervalles irrégulières et je savais ce que cela voulait dire, en plus des décomptes qu'il essayait de faire : il était en train de faire une crise de panique. Je crois bien que c'était la première fois que je le voyais en faire une sauf qu'avec lui je ne savais pas du tout comment m'y prendre. J'avais l'habitude de voir ce genre de chose dans mon travail mais avec lui, jamais. Qu'est-ce que je devais faire ? Qu'est-ce qui le calmait ? Je me levais, oubliant tout le reste, avant de me diriger rapidement vers lui et de me mettre accroupi près de lui. Une main sur son épaule pour le réconforter, je commençais à être inquiet. C'est moi qui avait provoqué tout ça ? Non, c'était bien lui qui c'était monté la tête tout seul.

« - Respire calmement... Ça va passer ne t'inquiète pas...dis-je calmement tout en lui caressant le dos. »

acidbrain

Un lourd silence

La fourchette plantée dans une pâte, je le regardais fixement dans les yeux. Plutôt de façon neutre à vrai dire. Même si j'étais toujours en colère intérieurement par tout ce qu'il avait dit tout à l'heure, je ne le laissais pas paraître. Je devais me montrer plus fort que lui dans un sens.

« - Mon regard n'exprime pas grand chose pour l'instant, dis-je en continuant de le fixer. »

Sauf que je le voyais qui commençait à tourner de l’œil et ce n'était pas forcément très bon à mon avis. Il tomba alors avec lenteur au sol et je l'entendais même compter pour essayer de se calmer. Mais visiblement, ça n'avait pas l'air de faire grand effet. Du coup, je lui demanda si ça allait bien. A son regard plein de reproches je voyais bien qu'il était en train de me dire « ça se voit pas crétin ? » juste par la simple façon dont ses yeux se posaient sur moi, complètement désintéressée ou bien énervée.

Laissant les couverts batifoler dans l'assiette en un cliquettement énervant, je me levais vivement pour m'approcher et m'accroupir auprès de Stiles, une main sur son épaule et mes yeux plongeant dans les siens, ébènes. D'un ton calme et totalement posé, j'essayais en vain de le calmer. Mais il me certifiait que rien n'y faisait, il ne parvenait pas à se détendre pour que sa crise passe.

Merde, on était pas sorti d'affaire avec tout ça. Alors il continuait à compter, il posa brutalement sa main sur le haut de ma cuisse en la serrant légèrement. Là, c'est sûr, j'étais foutu. Il releva donc les yeux vers moi avec un air suspicieux en plus d'être étonné qui voulait tout dire. Je me raidis. Les poils de ma nuque se hérissèrent. Franchement, j'étais pas bien. Mal à l'aise était le mot juste.

Toutefois, il ne semblait pas s'en préoccuper plus que ça – il savait bien évidemment ce que ça faisait d'avoir des problèmes de mecs – et se contenta juste de se glisser contre moi. Sa chaleur envahissait la mienne, jusqu'à ce que les deux ne fasse plus qu'une. La tête prudemment posée sur mon torse, il continuait de compter pour se calmer, ses mains toujours posées là où il ne fallait peut-être pas, le nez comme frétillant alors que mon t-shirt bougeait au rythme de ses inspirations .

Franchement, c'était très difficile pour moi. En plus d'avoir la personne sur moi à qui je pensais tout à l'heure, mon problème ne semblait pas se calmer ne serait-ce qu'un instant pour nous laisser du répit à tous les deux mais surtout pour que Stiles puisse penser que ce qu'il avait senti n'était dû qu'à un pli du jean, et non à cause de moi. Putain, ça m'énerve. Pourquoi s'était arrivé à ce moment-là ?

Puis, au fur et à mesure, je le sentais se calmer doucement, jusqu'à ce que sa respiration devienne lente et imperturbable. Il releva ensuite des yeux de biche vers moi, brillants, peut-être une larme essayant de s'échapper au coin de son œil. Je le fixais de même, le regard plus doux que tout à l'heure même si au fond, je ne le comprenais pas vraiment et il m'énervait. Du coup, son « j'te déteste » m’arracha un léger sourire mesquin aux coins des lèvres, qui disparut tout de suite quand je me rendais compte de ce que je venais de faire. Pourquoi j'avais souri ? Peut-être parce que sa remarque était drôle, dans un sens, puisqu'il y avait très peu de gens qui m'aimait vraiment. Putain...en plus de ça je deviens nostalgique et mélancolique...yerk ! Fallait que j'arrête ça tout de suite.

Mais alors que je ne m'y attendais pas, il se mit à pleurer comme une fillette. Wow, il était vraiment sensible ! Sous ses airs de grand on dirait encore un petit garçon... Pfff, il me désespère quelques fois. Comment il pouvait se mettre à pleurer dans une situation comme celle-là ? C'était juste une crise, rien de plus, pas besoin d'en faire tout un plat, Je sentais que j'allais encore devoir le réconforter... C'était pas ma veine ce soir. Entre lui qui faisait une crise et qui se mettait à chialer comme un gosse et moi qui avait mes problèmes de mec, j'vous dis pas la merde.

« - Bon...commençais-je par soupirer en me levant avec lui toujours collé à mon torse, déjà, est-ce que tu pourrais juste te décoller un peu de mon t-shirt pour éviter qu'il soit mouillé complètement. Ensuite...hum...t'as faim ? Je peux te préparer un truc s'tu veux. Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? »

Et merde, j'oubliais encore une fois qu'il faudrait que j'aille aux chiottes rapidement. J'avais vraiment une mémoire de poisson rouge ces derniers temps. Dory bonsoir ! Je tirais légèrement sur un pli de mon jean pour que celui-ci fasse en sorte d'être moins moulant.

« - Hum, je reviens, laisse-moi quelques minutes et pendant ce temps réfléchis à ce que tu veux manger, énonçais-je en me dirigeant rapidement vers les toilettes. »

Je revenais donc peut-être bien cinq ou dix minutes plus tard, le temps de régler quelques problèmes. Enfin plutôt LE problème majeur. Du coup, ça allait beaucoup mieux. Espérons juste qu'il ne pose pas de questions à propos de ça. Je reposais donc jute mes yeux sur lui, m’éclaircissant la gorge.

« - Alors ? Tu sais ce que tu veux manger ? Lui demandais-je. »

acidbrain

Un lourd silence

Stiles avait beau me faire croire qu'il n'avait pas faim, son ventre disait totalement le contraire. Du coup, un petit sourire malicieux s'afficha aux coins de mes lèvres et mon regard devint railleur. Sauf que j'avais quelque chose à faire entre temps, et je lui demanda donc quelques minutes.
Après sa remarque cinglante, je lui lançais un regard noir au-dessus de mon épaule avant de me diriger vers les toilettes me « soulager » comme il disait si gracieusement. Quelques minutes plus tard, je revenais dans le salon-cuisine et retrouvais Stiles convenablement installé devant mon assiette désormais vide. Je haussais les sourcils en regardant d'abord mon assiette avant de relever les yeux vers Stiles. Il était vraiment sérieux là ? J'avais même pas eu le temps de m'attabler tranquillement qu'il avait tout englouti. Mais, pour changer de sujet, il me fit remarquer que j'avais apparemment des traces blanches au niveau de la braguette. Je croyais vraiment que c'était une blague mais mes pommettes devinrent quand même rouge cramoisi quand je baissais les yeux vers l'endroit en question. Et le pire, c'est qu'il avait raison. Je me sentais encore plus mal. Comment arrivait-il à me déstabiliser à ce point ? Sûrement parce que c'était lui la personne qui occupait mes pensées. Dit comme ça, c'est vraiment bizarre...
Quand je releva la tête, Stiles avait la fourchette dans la bouche tandis que son ventre réclamait encore quelque chose à manger. Il me signifia qu'il avait mangé mon assiette, les pâtes qui étaient restées dans l'évier et même le reste de salade. Non mais il se passe quoi là ? Il a pas mangé depuis une semaine ou comment ça se passe ? Il me demanda même de lui faire des steak hachés avec des légumes au fromage par la suite. Non mais il voulait pas cent balles et un Mars non plus ? Je soupirais en le regardant.

« - T'es un putain de ventre sur pattes c'est pas possible...soufflais-je. Bon je reviens pour te faire tout ça. »

Il fallait absolument que je me change. Je n'allais pas rester avec le jean sale – et peut-être le boxer par la même occasion –. Je montais directement dans ma chambre et cherchait de quoi me changer entièrement – ouais parce que finalement tout avait pris –. J'ouvrais tous mes tiroirs mais impossible de trouver un caleçon propre ou digne de ce nom. Putain mais ils ont pas pu disparaître comme ça eux aussi ?! Cette histoire de disparition commençait sérieusement à me gonfler ! Je soupirais et optais finalement pour un jogging décontracté. Bien évidemment, je ne portais rien dessous. Je pris ensuite mes affaires sales et les mis dans le panier à linge sale avant de me diriger de nouveau vers la cuisine où Stiles devait sûrement m'attendre pour que je lui fasse à manger. Je pila d'ailleurs net en le voyant tremper des biscottes dans un yaourt. Il a vraiment un problème ce gosse c'est pas possible... Je soupirais de nouveau puis me mis au fourneaux, faisant d'abord cuire les quatre steak hachés dans une même poêle avant de m'occuper des légumes – ce sera des haricots verts –. Je sortis une poche surgelée du congélateur puis les fit tomber dans une autre poêle. Quelques minutes plus tard, tout était prêt et j'avais même versé du fromage dégoulinant sur les haricots – je ne savais même pas si ça allait lui plaire –. Je lui apporta et revenait derrière le plan de travail mais, à ma grande surprise, il mangea tout en deux temps trois mouvements. Il avait même tellement faim et était tellement maniaque qu'il prit un bout de pain et se mit à racler ce qui restait dans l'assiette, laissant celle-ci presque propre comme un sou neuf – même pas besoin de la passer au lave-vaisselle –. Son ventre gargouillant toujours, il se leva et prit un gros pot de glace à la mangue et aux éclats de caramel. Oulà oulà, il me prenait par les sentiments là. Un sourire carnassier illumina mon visage. Je choppa une cuillère et m'avança vers lui avant de me poster en face de lui dans une attitude provocante – un coude posé sur la table et le cul en arrière – en le fixant droit dans les yeux.

« - Tu partages ? »

acidbrain

Un lourd silence

Quand il me dit qu'il pourrait manger cinq ou six menus au Macdo, je n'en reviens pas. Une simple crise de panique le faisait manger autant une fois qu'elle était passée ? Ce mec n'est vraiment pas humain, je me demande bien ce qu'il fout chez moi. Je veux bien avouer qu'il m'ait déjà arriver de prendre un menu best of avec deux ou trois sandwichs à côté mais six menus ? Ça, jamais ! Autant manger les sandwichs ne me dérangerait pas mais engloutir les six frites et les six boissons me serait impossible – non mais laissez tomber, après vous devez avoir envie de pisser toutes les deux secondes tellement la vessie est pleine –. Du coup, j'écoute Stiles sans répondre puis pars me changer pour ne pas garder mes vêtements sales.

Quelques minutes plus tard je revenais dans la cuisine et je voyais Stiles attablé, ayant mangé déjà trois yaourts en trempant des biscottes dedans. Non mais il a vraiment un problème c'est pas possible ! Alors quand il me balance ce « quoi » avec méchanceté, je lui lance un regard noir avant de me diriger vers la plaque électrique et de lui cuisiner un truc.

Quand je lui apporta son assiette, il la finit en deux-deux et prit même une glace. Alléché par sa saveur, je m'approchais de Stiles et son pot avant de lui demander s'il partageait. Il me toisa un moment en grimaçant avant d'ouvrir le pot pour le mettre entre nous deux. Cette fois, je m'asseyais donc convenablement sur la chaise avant de commencer à manger doucement. Sauf que depuis que j'avais commencé à goûter sa glace, je sentais le regard de Stiles comme peser sur moi. Je relevais les yeux et c'était alors bien le cas. Je haussais un sourcil en le fixant. Je ne remarquais que maintenant que ses joues avaient prises une teinte écarlate. Puis il m'exposa – sûrement – la raison de sa gêne perturbante, ce qui m'énerva de plus belle.

« - Et alors ? J'suis encore dans ma baraque j'te rappelle, j'm'habille comme je veux, déclarais-je à son intention. On peut même pas être décontracté chez soi, marmonnais-je entre mes dents en me remettant à manger la glace. »

Je voyais bien que Stiles jouait nerveusement à chercher les éclats de caramel qui se trouvaient en plus de la mangue. Quelque chose le tracassait et je ne pus m'empêcher de soupirer en entendant la deuxième partie de sa phrase. Et voilà, encore des piques ! Il me prenait pour qui sérieusement ? Je suis adulte, je sais très bien faire une lessive digne de ce nom autant qu'une bonne cuisine.

« - Si je sais la faire. Merci, dis-je avec un sourire ironique avant de me remettre à râler entre mes dents. »

Je me remettais donc à manger, tout comme Stiles, avant qu'il ne se lève brusquement et parte sans dire un mot à l'étage. Je fronçais les sourcils avant de hausser les épaules et me remettre à déguster la glace. Il redescendit quelques minutes plus tard vêtu d'un jogging plus confortable pour rester à la maison et d'un simple t-shirt avec des loups et revint manger un peu de glace avec moi. Mais il s'arrêta au bout d'un moment, visiblement repu, et poussa donc le pot vers moi que je pris, bien évidemment. Il m'annonça qu'il n'avait plus faim – enfin ! – et que je pouvais finir le pot si je voulais car Cameron en avait mit d'autres au congélateur, sachant que Stiles resterait un moment. Et merde, il va encore squatter la baraque. Bah, depuis le temps qu'il vient, ça ne m'étonne même plus.

« - Je n'avais pas besoin de ton autorisation pour pouvoir la finir ou non, répliquais-je en le toisant du regard avant de planter de nouveau ma cuillère dans la glace. »

acidbrain

Un lourd silence

Et il en remit une couche sur le fait que je me trimballais sans boxer et que je n'avais qu'à me balader à poils tant que j'y étais, et même appeler l'ami avec qui j'avais couché la dernière fois. Alors là, là il allait trop loin. J'ai bien cru que j'allais lui balancer mon poing à la figure mais je me contenta de le serrer sous la table en pinçant les lèvres.

« - Je fais ce que je veux avec qui je veux et où je veux, est-ce clair ? Si t'es pas content, t'as qu'à te casser et trouver une autre maison où faire chier le monde. »

Mais soudain une lumière s'éclaira dans mon cerveau. Cela faisait plusieurs fois qu'il parlait de mon ami et à toutes les sauces. Soit cela le dégoutait que je sois bi et que j'ai couché avec un mec soit il était...jaloux. Un petit sourire malicieux se dessina au coin de mes lèvres alors que je m'accoudais encore à la table en penchant légèrement la tête en le regardant.

« - Le fait que j'ai sauté un mec te répugnes ? Ou serais-tu...jaloux ? Déclarais-je en détachant tous les mots pour qu'il comprenne bien. »

Ensuite, quand il me lançait des piques par rapport au fait que je ne savais pas faire la lessive, d'après lui, je fis la moue en continuant de manger un peu de glace.

« - Tu n'étais peut-être pas là quand je la faisais... »

Puis Stiles vaqua à ses occupations, vint manger un peu dans le pot avant de s'arrêter, rassasié. Il me dit que je pouvais le finir sans problème mais je répliqua que je faisais ce que je voulais et que je n'avais pas besoin de lui pour savoir si je devais la finir ou non. Comme réponse, il me montra d'un signe de tête un petit post-it qui se trouvait sur le frigo. Je plissais les yeux et reconnus l'écriture de ma mère qui stipulait de ne pas toucher aux glaces à la mangue car elles étaient à Stiles et que, dans le cas contraire, elle s'occuperait personnellement du cas de celui qui oserait y toucher. Je grognais en plantant violemment la cuillère dans la glace tout en regardant froidement Stiles. Il me regardait de la même façon avant de débarrasser la table et d'aller faire la vaisselle. Je ne comprenais d'ailleurs pas bien pourquoi il faisait la vaisselle étant donné qu'il y avait un lave-vaisselle exprès pour ça. Je haussais les épaules en soupirant avant de m'attaquer de nouveau à la glace. Pendant ce temps, j'entendais Stiles aller de droite à gauche précipitamment. Je ne faisais même pas attention à lui tellement il m'énervait. Mais, alors que je ne m'y attendais pas, il se posta devant moi en me fixant avec méchanceté et en me demandant de le déposer à l'hôpital. Pourquoi voulait-il aller à l'hôpital ? S'était-il fait mal au point de me le cacher et de me demander directement de l'amener là-bas ? Je relevais les yeux vers lui en fronçant les sourcils, tout de même légèrement inquiet.

« - Ouais, possible, marmonnais-je, la cuillère dans la bouche. »

Puis il me stipula d'aller prendre un boxer à Cameron pour ne pas me promener la queue presque "à l'air". Cette fois, je le regardais encore noir tellement ça me faisait chier.

« - Ils me serrent trop mais tant pis... Putain tu fais chier sérieux, pourquoi vouloir sortir à une heure pareille pour aller à l'hôpital... ? Marmonnais-je en marchant vers les escaliers sans attendre de réponse et en remarquant bien sûr le petit sourire de Stiles.

Je grognais encore une fois avant de me diriger vers la chambre de Cameron. Je cherchais dans les tiroirs de mon frère et y trouva un caleçon noir tout simple qui ferait très bien l'affaire. Je l'enfila et remis mon jogging ensuite avant de redescendre. Je pris mes clés de voiture – associée à mes clés de maison –, mon téléphone et mon porte-feuilles sur le comptoir puis je partis vers l'entrée pour chausser mes converses.

« - Bon, bouges ton cul avant que je ne change d'avis. »

Il sortit devant moi et je ferma la porte derrière lui. Je bippa la voiture et il s'installa côté passager tandis que je prenais place au volant. Je démarra et fila à toute vitesse vers l'hôpital.

acidbrain